Chromeless ou Chrome?

On a souvent l'impression que les développements chez Mozilla sont dirigés par les possibilités que l'on découvre de façon impromptue dans les programmes que l'on met au point, plutôt que selon une stratégie bien établie.
C'était le cas avec XUL qui était juste l'interface de Mozilla, et auxquel on a trouvé des possibilités d'interface graphique universelle, et c'est aussi le cas, avec Chromeless (ex Webrunner puis Prism), une version très allégée de Firefox faisant fonctionner localement les applications Web.
Chromeless peut-il être une alternative à Chrome, le navigateur de Google, délibérément conçu pour les applications web?

Prism/Chromeless

Prism, maintenant intégré à Chromeless, est une version de Firefox modifiée pour utiliser les RIA (Rich Internet Application) sur le bureau. Elle se trouve débarassée des fonctionnalités propre à la navigation Web.
Elle ne fait pas fonctionner seulement les applications XUL mais toutes celles qui sont compatibles avec les navigateurs courants. Cependant, Chromeless supporte les mêmes technologies que Firefox, ce qui comprend Canvas, un bon moyen de définir des composants graphiques, et une partie de HTML 5, format conçu pour les applications web. Canvas3D viendra bientôt compléter ces fonctionnalités pour les applications demandant une accélération graphique.

Chromeless dispose d'un mode plein écran qui fait disparaître l'interface du navigateur pour laisser place à l'application.

Le compilateur JavaScript TraceMonkey qui apparaît avec Firefox 3.1 est destiné à éxecuter le code JavaScript nettement plus vite, ce qui éliminera toutes réticences à utiliser des frameworks d'interface graphiques et créer des sites plus proches des applications.

L'extension Prism ajoute une commande dans le menu outil pour transformer un site web en application sur le bureau. Une boite de dialogue permet de choisir les éléments de navigation à afficher par l'application.

Chrome

Contrairement à Prism, Chrome a été conçu d'emblée pour faire fonctionner des applications Internet riches. La principale caractéristique de ce navigateur est la présence d'onglets qui correspondent à des pages web ou applications en lignes, fonctionnant chacune dans un environnement indépendant. Elle dispose de ses ressources, de sa mémoire propre aussi les problèmes de l'une n'ont pas d'effet sur les autres.

Chrome a aussi une interface épurée bien que cela cache des fonctions nombreuses. L'espace est presque entièrement occupé par l'application que l'on peut également mettre en plein écran.

Finalement Chrome est doté du compilateur JavaScript V8 qui fait fonctionner le code 20 à 40 fois plus vite que les interpréteurs classiques.

Sur un plan plus RIA, Chrome intègre de base Google Gear pour faire fonctionner hors ligne les applications Web, en utilisant SQLite comme base de donnée locale et Silverlight, un framework d'interface graphique basé sur XAML.

Cependant il n'a pas actuellement (en 2008) de support pour Canvas et autres balises définies dans HTML 5 comme audio et video.

Conclusion

Google explique qu'en diffusant Chrome, l'intention n'est pas de prendre des parts de marché, mais d'inciter les auteurs de navigateurs à repenser leur conception pour qu'ils s'adaptent à un Web nouveau fait d'applications qui fonctionneront à partir du bureau local.
Cependant, Firefox fournit par voie de plugins et d'extensions l'essentiel de ce qui est nécessaire et même plus que Chrome avec le support d'HTML 5. Chromeless a une rapidité de chargement que n'a pas pas Firefox, le seul avantage restant à Chrome est l'encapsulation des applications.

Chromeless et Chrome ont les mêmes intérêts pour l'utilisateur: supprimer l'installation du logiciel et les mises à jour et pouvoir faire fonctionner ses outils favoris partout. Tous les deux s'inscrivent dans le futur du poste de travail.


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